chou blanc !

Par la barbe des Longobards !

Jadis, dans une lointaine culée de la comté, où le fer croisait bien plus que la langue des dames ne s'agite, l'an de grâce 1300 vit naître une fureur qui n'avait d'égale que l'ire d'un roi privé de cervoise !

Nos aïeux, seigneurs de guerre harassés, s'adonnèrent à un nouveau passe-temps : le jeu de quilles !

Imaginez ces fiers gaillards lancer une lourde boule pour terrasser des  bois dressés sur le plancher de la grange comme de frêles soldats. Ce même divertissement, à la fois brutal et élégant, que nos voisins les rosbifs affublèrent plus tard de l'étrange nom outre-marin : bowling !

 

Mais, ô douleur, jouer n'est pas toujours gagner, et il arrivait parfois que l'un des compagnons d'esbat, malgré toute son application, ne parvienne à faire vaciller la moindre quille.

Une cuisante défaillance que l'on nommait alors "coup blanc".

 

Et c'est là que l'histoire s'amuse, car dans le Berry, pays de joyeux drilles où l'on devisait avec un accent à faire rougier un bouquin, le mot "coup" se prononçait "chou".

C'est ainsi qu'un méchief malheureux se mua en un retentissant "chou blanc !"

 

 

jeu de quilles en terres barbares - borborygmes
le jeu de quilles - gravure de jacques firmin beauvarlet XVIIIe siècle

synonymes :
- rater son coup
- échouer

- perdre